Lac Lioson – Plongée sous-glace

Jojo et les Têtes Brûlées

8h20. Le réveille a déjà sonné depuis plus de 2 heures quand nous arrivons pile à l’heure sur le parking du restaurant, suivi juste derrière nous par Nathalie, Stephan et Patrik. Antonia et David fraïchement arrivé sortent de leur voiture et c’est tous ensemble
que nous allons boire un café en attendant les derniers arrivants

Stephan commande un chocolat chaud mixé!!! Oui, nous aussi tout comme la serveuse d’ailleurs, on a fait « un quoi? »
C’est un chocolat chaud (jusque là ça va) dont le chocolat est déjà mélangé avec un mixeur (aha).

Quelques minutes plus tard, se sont Manuela et Olivier qui n’a pas l’air d’ailleurs encore trop bien réveillé, qui passeront commande d’une boisson énergisante tel un café « classique ». C’est un café dont le grain a été torréfié, moulu et servi chaud dans une tasse à café, qui elle est tout à fait classique. D’où le nom « café classique ».

Quelques bonnes minutes, bien remplies, plus tard; c’est au tour d’Alex (dit Cuicui), Bernard et Claude de faire leur entrée dans le café. Cafés croissants rapides. C’est un café « classique » accompagné d’un croissant au beurre mais avalé très rapidement.

C’est là que nous faisons connaissance de Francis, le gentil organisateur de la sortie, qui nous explique la marche à suivre pour la montée.

Il nous faut nous déplacer plus en amont afin d’échanger notre matériel de plongée contre des raquettes et des bâtons. Ce déplacement peut se faire en voiture, mais attention au verglas, nous dit Francis. C’est ce que tout le monde fait sauf Muriel et Jean-Marc, qui ne pensait pas avoir les pneus pour faire ce petit bout de chemin.

Une toute petite partie de la route est effectivement verglacée et c’est là, bloqué par une autre voiture du convoi, qu’Alex à du attendre l’arrivée d’une pincée de sel et de sable pour réussir à franchir cette difficulté. Durant cette attente, d’autres en ont profité pour chaîner (si si). Antonia et David ont préféré chausser leurs pneus de chaînes pour surmonter cette difficulté.

Arrivé au parking supérieur, il faut charger le matériel dans le ra trac puis c’est le départ pour la montée en raquette. Montée que l’on appellera plus tard, « une sacré montée de put… de mer…. ». Certains, enfin pas beaucoup, à vrai dire qu’un seul n’a eu de difficultés à faire cette ballade, c’est Stephan. D’autres, un peu plus, presque tous à vrai dire, ont commencé à énumérer tous les noms d’oiseaux qu’ils connaissaient. On ne s’en rend pas compte comme ça, mais je pense que nous serions de très bon ornithologue.

La première difficulté est la chaleur. Le soleil et déjà haut et il chauffe bien la neige et nos crânes. La deuxième difficulté pour ma part, sont les goûtes de sueurs qui coulent et irrites mes yeux. La troisième difficulté est de voir passer le ra trac avec Mumu dedans qui fait coucou de la main; Il faut dire qu’elle sort de maladie. Les autres difficultés, comme les 2 monstrueux béquets, seront très vite surmontées (du reste le premier s’appelle Sidney et l’autre Bill pour celles et ceux que ça intéresse).

Une fois arrivé en haut, l’ère de jeux est splendide. Le chalet surplombant le lac gelé, tel un siège d’empereur dominant l’arène et dont les gradins abruptes et enneigés formaient un demi cercle donnant l’illusion de rentrer dans un amphithéâtre. C’est magnifique.

Le matériel est rangé, les lits sont réservés et c’est l’instant le plus attendu avant de manger et de plonger. Je veux parler bien sûr de l’apéro !!!

Il fait chaud, très chaud. Les gants tombent, tout comme les vestes et les gros pulls. Francis nous brief sur la journée et surtout comment va se dérouler ce week-end. Son accent trahi ces origines et me laisse présager d’une organisation sans faille. Hé oui, il est swissallemand. Remarquez qu’un accent swissallemand au milieu d’accents vaudois, fribourgeois et valaisan ça veut jouer l’chalet ou bien ! Te Dieu !! Ouais d’accord, gnevois aussi.

L’heure de la bouffe sonne. C’est l’heure, comme dit Francis, des Spagueuze (pour Spagouze). Ca fait du bien et ça requinque tout le monde avant de commencer les hostilités de la sous glace.

Nous avons notre propre trou et les premiers à s’y jeter sont Alex et Claude. Puis viennent Stephan et David qui font leur spécialité sous glace avec Jean-Marc.

Ca y est, nous descendons dans ce faisceau de lumière créé par le soleil qui brille de tous ces feux au dessus du trou. Je lève la tête et j’aperçois, au travers du trou, Mumu et les autres restés en surface et la montagne comme toile de fond. C’est splendide. Je me retourne et vois la glace tout autour de moi. Ma première pensée fût,
Quel calme, c’est magnifique !

Je pense que c’est psychologique, car ça n’est pas plus calme ici qu’à Hermance sous l’eau en plein hiver.

J’aperçois les cordes menant aux autres trous qui s’enfoncent légèrement et s’effacent doucement dans l’obscurité. Nous restons aux abords de notre trou car c’est une première pour nos deux amis et bien que nous soyons relié à la surface par une solide et magnifique corde, il n’en est pas plus rassurant de se promener sous cette glace la première fois. Nos bulles paraissent bien légères dans cette atmosphère pesante et obscure; tellement légère qu’elles s’aplatissent au contacte de la glace et essaie de se réfugier dans le premier trou qu’elles rencontrent, espérant toucher ainsi la neige de surface.

Quelques perches truites se mettent dans les raillons du soleil traversant le trou comme pour se réchauffer les nageoires. Tu parles Charles, elles bronzent!! Y en a même une qui s’est choppé des tâches de soleil.

La première plongée se passe bien pour tout le monde excepté Alex dit Cuicui qui, comme à son habitude, fuse durant la plongée.

Même Olivier, pour qui c’était aussi une première, tout s’est bien déroulé ; Et Manu, rappelez-vous Manu, qui l’an dernier s’était essayé à la sous glace sans grande réussite, à réussi cette année à pénétrer, durant toute une plongée, cette glace. Bravo à tous pour la performance, car cela reste une performance et bravo Manu pour ta persévérance et surtout d’avoir réussit.

Les plongées suivantes s’enchaînent toujours sans problème et de manière un peu plus détendue pour la plupart d’entre nous. Cette année, beaucoup de poissons. Truites et ombles se réunissent sous les trous pour accueillir les plongeurs et un grand soleil sans vent pour la surface.

C’est le pied géant !!

Je tiens quand même à remémorer que, quelques lignes plus hautes, ce qui représentent quelques heures, la montée à pied fut effroyablement fatigante. Il me semble que vous l’oubliez un peu trop vite !!!

Eh mais l’heure passe et c’est bientôt l’heure de l’apéro.

C’est avec une journée bien remplie que nous nous assoyons autour d’une table pour boire un coup et nous laisser aller à quelques blagues salaces et quelques délirent familiaux et familiers

Un échantillon des mots les plus utilisés : « Préliminaires », « Salopes », « petite », « pas que ça à foutre », … se qui vous laisse imaginer les dialogues fait autant par les hommes que par les femmes, je précise.

La fondue est très bonne et bien servie mais pas grand monde est en forme, vu les coups de soleil du jour. L’air des montagnes et une journée sportivement bien remplie et pleine d’émotions laisse planer une fatigue que personne ne rebute.

Les 1ers au lit furent Antonia et David. Si si, notre David national !

Comme quoi tout arrive un jour. David prendrait-il de l’âge ???

Muriel ayant une meilleure excuse, la maladie, suit de près nos deux tourtereaux. Toutes les dix minutes environ, un membre de Scubalibre quitte la table pour aller se coucher…jusqu’au moment où, où….hé ! hé ! Zoro Nathalie est arrivééé !!! et là, terminé pour nos dormeurs précoces. La nuit est foutue pour tout le monde. Sauf pour Stephan, qui n’a pas entendu les plaintes de sa femme. Normal, il a l’habitude lui. Il dort avec des boules quies, s’est vous dire.

Bon d’accord, il faisait chaud et des odeurs non répertoriées dans le catalogue des senteurs odorantes hantaient le dortoir. Mais bon, se n’était pas la peine d’ameuter tous les ronfleurs quand même !!!

Personne n’a dormit, mais tout le monde a ronflé, sauf ceux qui n’ont pas dormis et du coup personne n’a ronflé. Bizarre cette nuit, très bizarre.

Qui se dévoue pour aller ouvrir la fenêtre afin d’apaiser les délire de Madame.

C’est Claude qui a craqué le premier ! Faut dire que s’était lui le plus proche, non pas de la fenêtre, mais de Nathalie.

Question fraîcheur, s’était toujours pas ça et question odeur, à peine mieux. A chaque mouvement ou changement de coté, les plus « costauds » qui étaient naturellement dans la partie supérieur du lit superposé, faisaient grincer les quelques rivets et autres fixations de lit. Du coup, les pauvres petits nains qui se trouvaient, eux, dans la partie inférieure ont vu leur espace de repos se réduire comme une peau de chagrin tellement le lit s’incurvait sous le poids des mastodontes. Quelle nuit d’enfer.

Bref, après une si bonne nuit de repos, tout le monde était content de prendre un merveilleux petit déjeuné.

Les plongées reprennent petit à petit. C’est sous un soleil brûlant et pénétrant la glace que nous chaussons nos palmes. C’est encore plus joli que la veille; Beaucoup plus de poissons malgré une visibilité faiblissante.

Le soleil, lui, n’arrête pas de marteler les quelques petites surfaces encore blanches, comme s’il voulait  finir le travail de cuisson commencé la veille. C’est bien cuit que nous rentrons au chalet pour se remplir la pense.

Les affaires sont alignées dehors, prêtes à redescendre avec le ra trac. Certains d’entre nous vont s’essayer à la luge pour redescendre, histoire de prendre une revanche sur la pénible montée. Tout le monde arrive à destination, beaucoup moins fatigué que la veille.

C’est d’un rouge magnifique tendance cramoisie que nos joues s’affichent fièrement, devant un front et un pif couleur pluche tombante pour certains, afin de se souhaiter bonne route.

Papi Jojo